Le Nasdaq a chuté de manière significative mercredi, entraîné par la chute des valeurs technologiques alors que les craintes grandissaient quant à d’éventuelles nouvelles restrictions sur les exportations de semi-conducteurs vers la Chine.

La vente a été déclenchée par un rapport de Bloomberg suggérant que l’administration de Joe Biden envisage de mettre en œuvre des réglementations radicales pour limiter davantage les ventes d’équipements critiques de fabrication de puces électroniques à la Chine.

L’indice Philadelphia Semiconductor a connu sa baisse quotidienne la plus importante depuis la pandémie de COVID-19, chutant de 6,8 %.

En une seule journée de négociation, 500 milliards de dollars de valeur boursière provenant des actions liées aux puces électroniques ont été anéantis. Pourtant, malgré ce revers, l’indice reste en hausse de 30 % sur l’année, surperformant l’indice général S&P 500.

Pourquoi les actions technologiques sont-elles en baisse ?

Les géants de la fabrication de puces électroniques ont été parmi les plus touchés. Nvidia, l’une des entreprises les plus valorisées au monde et le fabricant de puces électroniques au cœur de la révolution de l’intelligence artificielle, a vu son action chuter de près de 7 %, effaçant plus de 200 milliards de dollars de capitalisation boursière.

Les autres fabricants de puces AMD et Micron ont connu des baisses respectives de 10 % et 6 %.

ASML Holding, le fournisseur néerlandais d’équipements de fabrication de puces et le seul producteur mondial de machines de lithographie ultraviolette extrême, s’est retrouvé encore plus mal loti, voyant ses actions chuter de 13 %.

Cette répression potentielle est considérée comme une extension des efforts du gouvernement américain pour protéger son industrie des semi-conducteurs, qu’il considère comme stratégiquement importante dans la concurrence avec la Chine.

Depuis plus d’un an, Washington déploie des efforts considérables pour arrêter ou au moins limiter l’accès de la Chine aux processeurs avancés utilisés pour les applications d’IA et de calcul haute performance (HPC).

Les turbulences sur les marchés ont été aggravées par les propos tenus par l’ancien président Donald Trump, qui brigue sa réélection. M. Trump a critiqué Taïwan, plaque tournante cruciale de la chaîne d’approvisionnement mondiale en puces électroniques, en déclarant que ce pays devrait payer les États-Unis pour sa défense.

« Taïwan devrait nous payer pour notre défense », a déclaré M. Trump, selon une transcription d’une interview publiée par Bloomberg. « Taïwan nous a pris notre activité de puces électroniques. À quel point sommes-nous stupides ? » a-t-il déclaré.

Cette remarque a fait chuter les actions de Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) de 8 %.

L’impact de ces évolutions s’est fait sentir sur les marchés mondiaux. En Asie, le Nikkei 225 à Tokyo a reculé de 0,4%, des sociétés comme Tokyo Electron et Disco Corp ayant subi des baisses importantes. Les marchés européens ont également ressenti la pression, le DAX allemand ayant perdu 0,3% et le CAC 40 français ayant reculé de 0,1%.